Une semaine entre El Puerto de Santa Maria et Gibraltar

De El Puerto de Santa Maria à Gib !



Adieu Sancti Petri
Le restaurant du RCPSN
De retour à El Puerto de Santa Maria pour repartir vers le sud. La semaine à venir a pour but de nous amener à Gibraltar.
A ce stade la météo sembke relativement clémente même si les vents ne sont pas exactement orientés dans le bon sens. Nous revoici en route pour Sancti Petri. Nous avions bien aimé ce mouillage, il est sur la route, nous y retournons. Pour sa description, allez sur la page "Une semaine autour de Cadiz". Nous y retournons avec la marée et reprenons une bouée pour la nuit.

le cap Trafalgar en fond
Nous repartons avec la marée descendante le lendemain matin avec comme objectif d'atteindre Barbate en fin de journée. le vent se lève assez rapidement, dans le nez. Nous commençons le louvoiement. Le vent est agréable, assez soutenu. Nous sommes sous génois et artimon. Un peu sous-voilés le matin, parfaitement réglés l'après-midi.
Peu de monde en mer, la côte est sans grand intérêt, nous avançons vers l'histoire... vers Trafalgar. Difficile de se figurer la fameuse bataille qui se déroule en réalité face entre le phare de Trafalgar et Conil de la Frontera. Le vent est bien supérieur, même s'il vient également de suroît !

Le courant est important et nous oblige à deux longs bords vers le SSW. Nous arrivons en après-midi à destination. 
Que dire de Barbate...Il s'agit d'une escale sans aucun intérêt, le port moderne est très grand, très vide, sans charme. Le marinero n'est pas très pressé de venir nous indiquer le poste à prendre et encore moins nous aider à la manœuvre finale. Les formalités d'arrivée nous poussent à la capitainerie. A la sortie des pontons, nous constatons que les serrures des accès aux pontons sont neutralisées, mais une caméra est sensée filmer chacune des portes... Quant aux sanitaires, la chaleur les a transformé en une fournaise bien moite.
Nous pensions aller en ville, mais finalement, nous nous arrêtons au premier bar à la sortie du port car il faut de bonnes chaussures pour en sortir et rejoindre la ville
Au bilan, le stop n'est à prévoir qu'en cas de besoin, notamment pour attendre une fenêtre météo pour passer le détroit de Gibraltar.
Nous aurions pu d'ailleurs y rester quelques journées supplémentaires car la météo n'est pas très favorable... Les gribs prévoient 25 kts de vent d'est dans le détroit. Nous allons encore avoir à faire du près !

Nous repartons donc le lendemain matin, en tenant compte de la marée pour avancer le plus longtemps sans effort, non sans avoir été aller tester la plage de la Hierbabuena juste à l'ouest des installations. Pas un chat sur cette grande plage, des rouleaux très modérés, une mer plutôt froide.
La MTO du matin pousse au choix de faire initialement route en restant abrités des vents d'Est jusqu'à la pointe Camarinal, à 9 nm de Barbate. Nous pourrons ainsi bénéficier d'un petit vent nous permettant de faire route parallèle à la côte au 140 avant de trouver le flux du détroit. L'énorme  champ d'éoliennes dans le thalweg du rio del Cachon est encore "au repos" entre deux courants de vent opposés. Cependant, en observant à la jumelle un voilier plus au large faisant, semble-t-il, route vers Trafalgar, nous déduisons que le vent WSW qui nous pousse sera bientôt bien d'Est... Les prévisions sont assez justes. Reste à tester la force du vent.
Sans transition et sans surprise, le vent d'Est nous cueille avant la pointe Camarinal et voilà Syrakko de nouveau à louvoyer face à ce vent qui forci. Un peu plus au large, il est bien au rendez-vous soufflant avec régularité à 25 ou 30 kts, bien sûr dans la direction la moins favorable. Bientôt nous serons presque sur-toilés avec notre génois et notre artimon ! En compensation, nous remontons vers Tarifa en faisant des branches à des vitesses de 7,5 - 8 kts dans une mer pas très agréables, en étant raisonnablement mouillés. Dans le SW à une dizaine de nautiques de notre position, nous distinguons émergeant d'une brume légère la mature de bateaux de commerce qui semblent au mouillage.
Pour rejoindre Tarifa, notre escale du soir, nous devons par deux fois virer de bord dans rail de sortie ouest du détroit. Nous y croisons les bâtiments en transit, des tankers, des cargos et des vraquiers faisant route vers l'occident, quelques pêcheurs bouchonnent également dans cette mer agitée. Pour compléter le paysage, il y a aussi, traversants le rail à grands renforts d'écume, les navettes à grande vitesse qui relient Tarifa à Tanger Méditerranée ou Ville. Il y a du passage dans ce petit bras de mer ! Et plus loin... nous apercevons les maisons accrochées sur les reliefs dominant la côte marocaine. Nous sommes au milieu des colonnes d'Hercule, à mi-chemin de l'Europe et de l'Afrique ! 

Curieux de se dire qu'une série de séismes devrait suffire pour fermer une nouvelle fois le détroit ! que fermé, le niveau de la Méditerranée baisserait de 80 cm par an ce qui entraîne que d'Ouest en Est le niveau de la mer baisse de 3 m sur 30 nautiques pour compenser cette évaporation. Curieux de penser qu'il faut 90 ans à cette masse d'eau qui entre avec nous aujourd'hui pour rejoindre l'Atlantique à la fin de son périple.

L'île de de Tarifao
Au cours de notre dernier bord, un navire de la sécurité espagnole vient nous humer avant de repartir dans les vagues. Un instant je me demande comment nous aurions fait pour accueillir à bord une équipe de visite compte tenu de la mer. 
Enfin, nous arrivons en fin à Tarifa en soirée pour mouiller sous l’île de Tarifao de las Palomas. Nous sommes 3 voiliers à tirer sur leur chaîne. Ça souffle bien. Si la mer est plate nous décidons cependant de ne pas aller à terre car les vagues se brisent sur la plage. Nous observerons Tarifa à la jumelle et décidons que nous retournerons lorsque nous atteindrons Gibraltar.
Demain sera une  nouvelle journée... le vent devrait s'être calmé !

Et c'est bien le cas... nous appareillons avec la pétole vers Gibraltar, accompagné une seconde fois par un bateau espagnol qui ressemble aux vedettes de la SNSM. Contournement de l'île de Tarifa franchissement de la pointe Marroqui la bien nommée et cap au 65 pour un bord d'un peu plus de 10 nm avant l'entrée de la baie. Nous établissons le génois pour ce petit morceau de route qui nous permet d'observer avec attention la côte. Nous changeons de monde passant de celui de l'Atlantique à la Méditerrané.

le Rocher
A la vitesse de l'escargot nous nous précipitons vers les nombreux navires au mouillage dans la baie et nous rejoignons le port de La Linea pour laisser le bateau en attente du montage de l'Hydrovane, raison pour laquelle nous faisons une halte ici. L'accueil est poli sans plus. c'est une des premières fois depuis la Corogne que c'est le cas.
Initialement, nous sommes venus à Gib pour récupérer le régulateur et le faire monter sur place par l'équipe recommandée par le constructeur, avant de repartir. Il aurait dû être livré en juillet mais une double incompréhension entre Hydrovane Inc et moi fait que le système n'est arrivé que ce jour, à la veille de notre premier départ en France. Il est donc impossible de le récupérer compte renu des délais de dédouanement, d'autant qu'il faut faire escale dans la partie britannique pour que le montage se fasse hors taxe.
Nous négocions donc la place dans le port de la Linea pour un mois, avec en tête l'idée que nous serons de retour la troisième semaine d'août. Mais c'est cher !!! deux fois plus que si nous étions à Queensway Quay, mais il n'y a pas de place dans les marinas britanniques pour une telle durée durant ce mois.
Ainsi, nous installerons le fameux régulateur à notre retour. D'ici là, il faudra se débrouiller pour obtenir cette fameuse place à Queensway Quay si convoitée !

En attendant, nous sommes à Gibraltar et nous voilà en route pour aller arpenter le rocher.


Gibraltar

Entrer dans Gibraltar est une épreuve surprenante... tout semble fait pour montrer à l'arrivant qu'il quitte bien l'Espagne et l'espace Shengen et pénètre dans une possession de la Reine ! Le bouchon qui précède la frontière en témoigne. Quant à nous, piétons, nous passons les filtres et tombons dès les premiers mètres sur une cabine téléphonique rouge et des bus de la même couleurs à deux étages. Nous y sommes bien ! Même l'architecture de la ville rappelle le style britannique. C'est sympa. Il fait juste un peu plus chaud, mais c'est raisonnable, il dois faire 24 ou 25 degrés. L'atmosphère est détendue, le conducteur du bus de la ligne 10 indique où descendre pour rejoindre le téléphérique montant au sommet du Rocher

La baie de Gibraltar
Nous voici donc à la station de départ. L'organisation anglo-saxonne est au rendez-vous : tout est payant. Pour telle option ? aligner quelques livres sterling... Pour telle autre? En rajouter encore.... Mais au final, nous voici dans la cabine à admirer la baie qui se découvre au fur et à mesure de la montée. La vue est magnifique. "Zéro" regret !

Pointé sur le Maroc !
Assurément, le rocher vaut le déplacement, ne serait-ce que pour voir les monts marocains, de l'autre côté de la mer, pour découvrir l'unique colonie de macaques en liberté d'Europe ou les canons pointés vers le sud. A la recherche d'un pont suspendu nous arpentons les chemins qui nous conduisent de sites en sites jusqu'à nous retrouver en ville ! Une belle après-midi de marche !

L'avion nous attend le lendemain. Nous laissons le bateau pour un petit mois, mais avant de mettre le cap vers Londres puis Paris, nous immortalisons la foule traversant à pied ou en véhicule la piste sur laquelle notre avion vient d'atterrir. C'est assez unique qu'un aéroport international serve aussi de route.





Gibraltar, c'est aussi l'escale à Queensway Quay !



Nous étions parti de Gibraltar, nous sommes revenus par Malaga. Le bus nous a conduit nuitamment jusqu'à la Linea. Dès le lendemain nous changeons de port car la Linea est hors de prix par rapport à Queensway. Cependant, la véritable difficulté réside dans le manque de place qui en limite l'accès. Nous avons réussi à obtenir une place pour 3 jours, le temps nécessaire pour faire sortir
l'Hydrovane de la douane et l'installer. 

Son installation s'est faite au pas de course, alors que nous envisagions encore du retard. Magnifique ! Mais le temps s'est brouillé et les orages sont arrivés !
 
Tanger
Obligés à rester, ce petit séjour nous a permis de compléter notre connaissance de la ville dans laquelle nous nous sommes beaucoup promenés. Elle nous a beaucoup plu et nous a même charmé.
Grâce à l'attente de l'hydrovane, nous avons également pu profiter de nos moments libres pour découvrir Tanger. Ce fut une très belle journée qui nous a plongé dans la culture marocaine aux portes de l'Europe. Je n'avais qu'une seule préoccupation : que mon grade dans l'armée ne devienne pas un poids. 

 
 
Et pour terminer... bien que prêts à partir, nous avons encore hésité
le dernier jour à causes des orages non seulement prévus mais qui arrivaient. Finalement en début de soirée, nous prenons la décision d'y aller ! Appareillage à 18h00 ! Une heure pareille est le gage de la certitude que nous allons passer une bonne nuit ! 😁.

On décide de faire route vers Almerimar en deux étapes. D'abord vers Fuengirola où nous pensons faire halte. Ensuite de ce port vers Almerimar. 
La navigation en mer d'Alboran est facile, les orages sont bien présents mais se situent sur l'arrière-pays, nous les longeons. Le paysage est magnifique, même dantesque. Nous faisons le souhait que ces masses ne viennent pas en mer à notre rencontre.
Durant la nuit, je profite du quart pour envoyer par l'intermédiaire du modem SCS Pactor un mail à Almerimar pour confirmer nos intentions du lendemain : RAS, nous sommes attendus. Dans la réponse, le port m'indique où je pourrai mettre le génois en réparation... ce sont les suites de la déchirure que nous avions eu durant la traversée du golfe de Gascogne. Elle s'est agrandie en franchissant le détroit de Gibraltar !
 
Nous arrivons à Fuengirola vers 1h30. Il n'y a pas d'accueil. Libres de notre choix, nous nous installons au bout d'une panne qui semble être dévolue à une navette. Nous sommes pleinement conscients qu'il faudra déménager si nous restons... nous faisons donc le choix de repartir vers 5h00 du matin en direction d'Almerimar. Il reste environ 90 nm à parcourir. 
 
Nous aurons du vent pour une partie de la journée. La navigation est plaisante jusqu'à ce que pétole s'installe à la tombée de la nuit. Nous arriverons finalement vers 2h20. la fin de la navigation le long de la côte est interminable. Enfin nous  nous présentons à l'entrée du port. Nous ne nous imaginions pas que derrière l'enrochement, il fallait immédiatement tourner à droite pour embouquer une sorte de petit chenal matérialisé par des bouées rouge sur bâbord. En revanche, "zéro problème" pour trouver l'accueil. Celui-ci, au milieu de la nuit, a possédé quelque chose d'improbable : un marinero sort de la "Torre" comme en plein jour et vient nous aider à nous amarrer... il parle un français sans aucun accent ! Comme c'est confortable !! Nous obtenons de rester au quai d'accueil jusqu'au matin puis nous irons nous installer près du chantier qui nous mettra à terre le lendemain.
 
Nous avons bien fait mouvement vers le fond des bassins pour désarmer Syrakko. Le génois est donné à un maître voilier anglais. Car nombre de commerce et de ships sur le port sont tenus par des Britanniques. D'ailleurs, le soir nous dînons dans un pub ! En revanche nous découvrons aussi que la capitainerie est fort éloignée de notre poste, la géographie des bassins aidant !
 
Le 29, le voilier est sorti de l'eau. Sans encore le savoir, c'est la dernière fois que nous aurons navigué avec lui...





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