2017 05 25 - De Tancarville à Cherbourg


Jeudi 25 mai - Appareillage de Tancarville vers Ouistreham
 
Les prévisions météo sont excellentes. Grand beau temps, vent d'est-sud-est virant sud, 10-12 kts. Juste idéal pour filer vers l'ouest.
Au préalable, récupération d'Arnaud au Havre. Tancarville - Le Havre, c'est le même lieu dans mon inconscient. Erreur ! car nous sommes à 30 km... 60 km aller-retour. L'heure de récupération a été fixée en fonction de l'appareillage, puisqu'il faut franchir le sas à la pleine mer de Tancarville (1h30 après celle du Havre). L'éclusier nous a poussé à partir un peu plus tôt pour que nous puissions être sûrs d'être seuls dans le sas. Nous nous sommes donc exécutés sans mauvaise grâce car le voilier est suffisamment surprenant dans les manœuvres en marche arrière pour éviter d'avoir en plus à gérer le flux généré par les hélices des barges.
La procédure est simple, appel sur le canal 88 de la VHF, les portent sont ouvertes lorsque nous approchons. Les feux basculent du rouge au vert, on entre et accoste près d'une échelle pour pouvoir débarquer facilement, amarrer rapidement le voilier et aller au bureau remplir un formulaire de passage avant de franchir la porte vers la Seine. Le temps de l'aller retour, le basin est au niveau du fleuve. En avant !

Comme l'an dernier, dè la sortie du sas, bascule sur le canal 73, nous revoilà sur l'autoroute à cargos. Aujourd'hui, il y a du monde à l'emprunter. Dès le chenal embouqué, nous nous rendons compte que nous sommes sortis un peu trop tôt et il faut donc lutter contre la fin de la marée avant de bénéficier d'un flux plus favorable. En attendant les bâtiments de commerces nous croisent en montant vers Rouen comme en descendant. Un vraquier que nous voyons encore bien au loin nous contacte à la VHF, pour nous demander de nous écarter de "son chenal". D'abord on connait les priorités, ensuite nous longeons avec application les marques du chenal pour lui laisser de l'eau. Il n'a pas vraiment de raison de s'inquiéter. On restera vigilant.
 
Arnaud barre pendant que je sors les voiles pour les mettre à poste. Progressivement le courant s'inverse puis le flux nous pousse. On avance bien dans cette eau maronnasse et trouble qui va se jeter dans la mer. On passe le pont de Normandie dans quelques nautiques nous pourrons envoyer les voiles.

Le temps est formidable. Il fait plus chaud que l'été dernier. un coup d’œil sur la navigation, on devrait accoster le ponton de passage de Ouistreham en fin de marée descendante. Là-bas devrait nous attendre deux équipiers supplémentaires, le père et le fils, Stephan et Charles.
En route vers Ouistreham
Je n'ai pas de photo à vous montrer pour illustrer cette escale. Il va falloir que je progresse pour avoir l'ensemble de la matière nécessaire pour construire un blog ! En tout cas, la jonction s'est bien faite car nous nous sommes retrouvés au yacht club de Ouistreham avant de nous rendre enfin sous les grands arbres du port de plaisance pour se désaltérer. Ce lieu est vraiment sympathique. Une centaine de mètres avant la capitainerie se trouve un petit bar que l'on qualifierait dans le grand sud de "paillote". Atmosphère chaleureuse et bières bien fraiches...

Retour à pied au bateau, visite d'un camarade d'Arnaud, apéritif et dégustation de vins de précision, dîner sans mesures avant de rejoindre les cabines. La nuit sera courte car nous partons dès potron-minet demain pour pouvoir nous présenter à Saint Vaast-La-Hougue avant que les portes ne se ferment. le créneau n'est pas très long.

Vendredi 26 - de Ouistreham à Saint-Vaast

Réveil à l'aube avec Arnaud et appareillage. A cette heure matinale, pas encore de thermique. Le vent en journée devrait être d'est. Il va donc globalement nous pousser. Mais en attendant, c'est de la cale qu'il souffle avec les 50 chevaux du Volvo Penta...
La mer est un peu désordonnée, elle vient de tribord-arrière. Sans vent le bateau roule suffisamment désagréablement pour que le plus jeune des équipiers, Charles, se munisse d'une poche en plastique et décide de scruter avec attention son fond, puis décide de la remplir. Quant à son père qui nous avait expliqué qu'il n'avait pas le pied marin, il s'en sort plutôt bien, même si son amabilité l'a naturellement poussé à faire un petit moment cohésion avec son fils.
Syrakko défile devant les plages de débarquement. Nous sommes à une distance qui devait être celle des bâtiments de guerre face à la plage. Cette vue dans le calme du matin me laisse pensif eu égard au déchainement du 6 juin 1944. Enfin, le vent pointe son souffle et monte progressivement, les voiles sont envoyées. Le bateau file bientôt les 8 kts. Nous serons à l'heure pour entrer dans le port de St-Vaast.

A 13h45, Syrakko est à couple d'une vedette britannique appartenant à un couple de Guernesey qui vit et travaille à l'année sur son bateau. Le sas peut se refermer...

St Vaast... La Hougue... Qui pourrait ignorer la célèbre bataille éponyme fin mai 1692 face à la flotte anglaise supérieure en nombre qui après un combat indécis livré par Tourville, se soldant in fine par la perte de deux bâtiments anglais et la mort d'un amiral et la fuite des Français, nuitamment pour s'échouer à la côte et terminer victimes des brulots lancés par les Britanniques.
Tatihou ferme la baie, tantôt île, tantôt presqu'île, ce bout de terre est envoutant. Après la bataille de la Hougue, le roi décide de fortifier cette partie du Cotentin pour empêcher une seconde mésaventure de ce type. Un fort à la Vauban vient enrichir l'île, comme également la Hougue. Un Lazaret y est aussi construit pour se protéger de la peste vers 1720.

Samedi 27 - De Saint-Vaast à Cherbourg

Au réveil ce matin, le temps est gris, il fait un peu frais, la météo annonce un vent ouest d'une quinzaine de nœuds établis. Un gros orage est passé cette nuit. A 05h00, Comme il avait été entendu hier soir, Stephan et Charles ont débarqué puis sont allés prendre le train à Valognes. Charles devait rentrer chez lui et son père amener la voiture de Caen à Cherbourg. Elle avait été prépositionnée de façon à pouvoir récupérer la voiture que j'ai laissé au chantier des Torpilleurs. Car le défaut de Tancarville est d'être mal desservi par les transports.

Formalités de départ effectuées, nous profitons de l'ouverture du sas pour quitter St-Vaast. Le vent est conforme à la météo. Sitôt le môle franchi, le génois est déroulé et le moteur arrêté. On file déjà 6 kts. Devant nous quelques voiliers s'engagent en direction du fond de la baie de Seine, quant à Syrakko, il contourne la bouée cardinale du Gavendest, contourne Tatihou et se dirige au près vers Barfleur et établit l'artimon puis la grand-voile.

Le ras approche, le vent s'est un peu renforcé, il y a environ 20-25 kts d'ouest-nord-ouest, le voilier avance bien. Les vagues caractéristiques de la rencontre des masses d'eau s'accompagnent de changement de couleur de la mer. Nous franchissons le ras sans nous faire secouer comme dans une machine à laver. Chanceux !
Le dégagement du cap s'accompagne d'un vent s'orientant plus à l'ouest permettant de faire une route beaucoup moins nord. L'idée initiale était de tourner la bouée cardinale de la Basse du Renier puis faire une directe sur Cherbourg. Pour le moment on passe du 340 au 325, nous serons largement sous le vent de Renier. On recalcule vite fait quand il conviendra de virer de bord pour faire une directe sur l'entrée de Cherbourg. Il faut poursuivre encore presque 3 nm. Soit une petite demi-heure pour déjeuner. Sortie d'une bouteille de rouge, des rillettes et hop !
Il n'y a quasiment pas de bateau en mer. Le vent a encore un peu forci cependant la mer reste peu agitée, Charles aurait vraiment dû rester avec nous aujourd'hui. C'est merveilleux.


Dans la rade de Cherbourg
Vers 17h00, nous sommes à poste au ponton des visiteurs de Chantereyne. Stephan est arrivé avec la voiture. Après l'effort, la visite du joli fort de Chavagnac avant le réconfort de la soirée. Cet ilot appartient désormais à un heureux propriétaire privé, peut être un peu fou... Pas encore un Jean Raspail...

Au retour, les quinze minutes du trajet vers Chantereyne sont l'occasion d'un spectacle auquel je ne m'attendais pas... la traversée d'un banc de dauphins à l'intérieur de la digue centrale en grande rade.

Le dimanche nous laissons le voilier pour rentrer travailler, avec l'espoir d'être de retour la semaine suivante pour cette fois franchir le ras Blanchard... si la météo est correcte !

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