Le 7 août a eu lieu la rencontre magique, celle avec le mécanicien à qui j'ai confié le précieux sésame, l'alternateur du MD22L du Volvo Penta de Syrakko. L'homme était là à l'heure, à 10h00. Nous sommes partis dans son atelier principalement dédié, semble-t-il, à la mécanique des chalutiers de Camarinas. Il m'a demandé de repasser vers midi pour faire le point sur ce qu'il y aurait à faire. A midi, je suis donc revenu. L'alternateur était sur un banc mécanique, les fils électriques branchés, un petit moteur électrique avec une courroie l'entraînant. Et là... l'alternateur débitait gentiment... Le mécanicien n'avait eu qu'à dépoussiérer les charbons. Je suis donc reparti sur le voilier avec mon bien sous le bras pour le remonter... le fil gris sur W, le marron sur D+, le noir sur B -, le rouge sur B +. Enfantin, vous dis-je.
C'est le deuxième étape qui fut plus compliquée. celle permettant de comprendre pourquoi, même moteur en route, le circuit 24V n'est plus alimenté. Appel vers Fréderik et nous voilà tous les deux à essayer de trouver le convertisseur qui doit faire passer le 12V de l'alternateur du moteur en 24V. Force est de reconnaitre l'impossibilité de le localiser sauf à démonter les batteries "servitude".
Tourne-vis, clefs à tubes dans les mains, un quintal de batterie plus tard, nous découvrons que le 24V n'est alimenté que par l'alternateur de ligne d'arbre, c'est à dire lorsque le moteur est embrayé en marche avant. Astucieux mais pas très pratique pour un mouillage de longue durée. Quelques essais pour confirmer, la production d'électricité est bien là, tout comme une petite fumée bleue ainsi qu'un odeur forte de courroie. Re-démontage de l'alternateur de ligne d'arbre, repositionnement... essais concluants ! Un petit quintal de batterie à remettre en place et fermeture de toutes les boites. Enfin, nous sommes prêts à reprendre la mer. Frederik et Helena aussi.
8 août : de Camarinas à Sanxenxo, la délivrance
Sortie nord de la ria de Camarinas |
A 7h00, l'agitation sur le quai témoigne de l'appareillage d'une bonne partie de la flotte suédoise rassemblée à Camarinas. Nous avons, quant à nous, décidé d'appareillé un peu plus tard.
Cap Finisterre |
8h45, les amarres sont larguées, l'alternateur débite comme il faut, joie. J'accélère un peu et revoilà la mauvaise odeur, exaspération ! Ouverture des planchers pour observer. Évidemment, le trouble-fête est dans un lieu si reculé que l'on y voit rien. Je suis presque à prendre la décision de rentrer au port mais l'odeur disparait. Donc direction le sud. On verra bien.
A l'AIS, nous suivons nos voisins partis plus tôt. S/Y Wilma est 6 ou 7 nm devant. Nous sommes exactement sur la même route. En discutant avec Frederik et Helena, ils me disent qu'ils pensaient initialement s'arrêter à Muros, le vent étant encore un peu plus faible que prévu, ils vont continuer vers le sud, comme nous. Nous allons essayer de les rattraper pour prendre nos voiliers en photo.
Le cap Finisterre est doublé au moteur accompagné épisodiquement par des dauphins. Le temps ensoleillé reste bien frais. C'est vrai, nous sommes au mois d'août quand-même ! Surement pour nous souhaiter un bon passage, le vent se lève enfin. Le moteur est stoppé, enfin sous voile. Le régal. La distance qui nous sépare du Wilma se comble doucement. Nous sommes sur une branche de 22 nm qui relie le cap Finisterre au cap Corrubedo, je ne désespère pas les avoir rattrapé d'ici là.
Le vent forcit, il atteint maintenant 15 et 20 kts, le voilier avance bien. Vers 15h00 nous avons rattrapé Wilma que nous abordons sous le vent par bâbord. Frederik et Helena sont déjà appareils photos en main. La moisson de clichés est très bonne et de qualité. Contempler ce voilier en ferro-ciment affronter la vague est assurément un spectacle superbe. Dans le même temps, le vent a continué sa progression, il ne descend plus sou les 20 kts, désormais nous faisons des pointes à 8,5 kts laissant sur place nos amis qui décident d'obliquer vers la ria d'Aroussa. Sur Syrakko, nous poursuivons comme nous l'avions programmé une dizaine de nautiques plus au sud dans la ria de Portovedra, jusqu'à Sanxenxo.
Un petit contrôle dans la cale me fait sentir de nouveau cette petite odeur caractéristique de courroie brulée. Pfffffff... Poignée des gaz en marche à arrière pour arrêter la ligne d'arbre. Il va falloir une nouvelle inspection ce soir dans les fonds, d'autant qu'une fois le moteur en route pour la prise de poste, j'entends cette fois la courroie couiner...
On arrive à Sanxenxo vers 20h00. Première marina depuis un bon moment. Le tarif est d'ailleurs présent pour le rappeler.
Alors quel programme ce soir ? Après le diner, musculation ! Repasser les batteries "servitude" de leur bac sur le plancher de la cuisine pour contrôler de nouveau cet alternateur de ligne d'arbre, puis les remettre en place... J'ai l'impression d'être ce légionnaire à Corte qui faisaient se mouvoir un tas de sable d'un endroit à l'autre. Resserage, test à haut régime : tout est place, pas d'odeur ni de fumée. Est-ce la fin de nos ennuis sous ce satané plancher !
Sanxenxo |
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