La genèse

Je suis tombé amoureux de Syrakko il y a un peux plus de deux ans alors qu'il était sur un ber au chantier des Torpilleurs à Tancarville. Ce joli ketch de 44 pieds que je qualifierai de classique (un magnifique plan d'Auzépy-Brenneur) se morfondait au pied du pont suspendu en attendant un nouvel acquéreur. Syrakko avait dans une vie antérieure parcouru le monde, fait un tour de l'Atlantique en 2005 ou 2006. Sa coque rouge dirigée vers l'écluse ne disait pas autre chose que "prends-moi" et partons.

Je ne suis pas sûr d'avoir beaucoup réfléchi pour répondre à son appel. En tout cas, j'ai fait comme si j'avais réfléchi. La coque était saine, les voiles neuves hormis le génois qui avait durant les deux ans d'attente pris la poudre d'escampette... une bonne raison pour en tailler un nouveau.

Avant, dans la vie antérieure, j'avais un Gibsea 105 basé à Toulon et je profitais des vacances estivales pour aller en Italie, à Rome, en Toscane, en Corse, en Sardaigne, rien ne me poussait sérieusement à changer de programme de navigation, sauf que j'en avait assez de faire ces ronds dans l'eau et de repasser aux mêmes endroits aussi beau qu'ils soient. La Corse, Capraia, Elbe, Giannutri, Porto Venere... des escales de rêves... j'avais donc décidé de me lancer dans un tour de la Méditerranée, lorsque mon ami Arnaud m'a dit un jour "viens Nicolas, j'ai un voilier à te montrer, je pense qu'il convient à ton programme de navigation". Excellente proposition qui a eu comme conséquente immédiate de remiser à beaucoup plus tard ce projet autour de Mare Nostrum.  

En attendant... nous l'avons pris en main l'an dernier et l'heure est venue de partir... de quitter la Normandie, son port d'attache. Pour où ? j'en avais une idée précise avant... maintenant, nous verrons bien. A ce stade, le programme consiste à rapprocher le voilier de la poignée d'une éventail pour aller là où l'on ne sait pas, en tout cas en exploitant chaque fois les vacances estivales... Alors pour cette saison, fixons nous le Portugal.