2017 08 10 - De Sanxenxo à Lisbonne

Des Celtes de Galice aux Suèves


Jeudi 10 août 2017 : De Sanxenxo à Porto

Après une journée de relâche à Sanxenxo (dire Sangenjo), nous appareillons ce matin pour une étape relativement longue mais qui s'annonce bien ventée dans la bonne direction... Dès la sortie du port Syrakko porte génois et artimon au grand largue de Nord-Est. Ça farte ! La sortie de la ria de Pontevedra s'effectue rapidement au milieu des premiers dauphins. Contournement nord de l'île del Norte et prise de cap vers Porto... c'est presque tout droit. Entre temps, il a fallu se dérouter pour ne pas rentrer en collision avec un cargo parfaitement sûr de sa route.

La mer est agitée à forte avec une belle houle de nord-ouest. Le vent d'une bonne vingtaine de nœuds nous pousse bien le long des filets de pêcheurs orientés en parallèle à la côte. J'avais lu cette habitude de pêche sur le plateau continental, et de mémoire, un navigateur expliquait qu'il fallait se trouver par des sondes de 100 m pour être sûr la nuit de ne pas s’y emmêler l'hélice. Je confirme. Les filets sont posés par des fonds de 30 à 50 m matérialisés par de bouées sont légions et certains sont d'une longueur imposante, plusieurs nautiques.

S'il n'y avait pas ces filets, nous pourrions avoir l'impression d'être seul sur la mer. Il n'y a vraiment personne... Pour qui a fréquenté les bassins "tradi" français où la cohue est monstre, c'est une véritable joie libératoire. Philippine en profite pour lire des livres faciles... Aristote ou saint Augustin. Moi, j'comprends rien ! Puis, après, elle en profite pour intérioriser tout ce savoir... en toute état de cause, même s'il fait beau, il continue à faire froid en mer. Nous ne sommes que le 10 août, Il faut se le rappeler, c'est la canipull.

En tout état de cause, vers 14h30 (13h30 heure du Portugal), alors que nous naviguons depuis 3h00 avec le spi de d'artimon, car le vent de NNW a un peu baissé, nous franchissons la frontière entre l'Espagne et le Portugal. Quel changement ! je veux parler naturellement du pavillon de courtoisie ! Les filets sont toujours présents et nous accompagnent jusqu'à l'entrée du port industriel de Porto.

Nous atteignons la marina de Douro vers 23h00, la prise du poste s'effectue comme à Roscoff, c'est à dire avec un bon courant à contrer dans le port. Des Bataves du voilier d'à côté viennent nous aider à prendre les amarres. Il est temps de faire dormir les yeux après 78 nm, car demain l'étape sera encore assez longue.



Vendredi 11 août 2017 : de Porto à Figueira da Foz

Douro marina
 



Le Rio Douro vers la mer
La nuit a été excellente, l'accueil par le personnel remarquable et en français, avec une véritable envie d'aider. Nous serions arrivés avant la fermeture hier soir, du pain chaud nous aurait été livré sur le voilier à 08h30. Dommage. Appareillage à 09h35, la marée étant dans le bon sens, nous serons poussés en sortant de la Douro.

Un petit film en cours d'élaboration
Que dire de cette journée... sinon qu'elle ressemble beaucoup à la précédente. Le vent toujours orienté NW, mais aujourd'hui, il nécessite plus de moteur qu'hier. le trajet est absolument rectiligne. de la sortie de Porto au cap Mondego qui protège Foz, c'est une ligne droite de 58,5 nm, le long d'une plage rectiligne de temps en temps ponctuée par des filets de pêche, une usine, un village de vacances, un port à mi-distance (Alveiro) puis de nouveaux villages de vacances jusqu'au massif de Mondego. Morne plaine... Opportunément, pour nous tirer de cette langueur monotone, un banc de dauphins vient jouer pendant un long moment avec nous ou avec l'avant du voilier. Qui sait ?

Dans l'arrière-pays, deux incendies de forêts provoquent deux massifs nuages fuyant vers le sud. Lorsque nous arrivons vers le cap Mondego, le septentrional semble presque éteint, alors que celui du sud continue à brûler..

Cabo Mondego
Nous sommes au moteur quand nous contournons le cap alors que le temps se couvre en quelques instants. Un vent chaud parcours le plan d'eau. Il souffle de plus en plus fort 15 puis 20, 25 jusqu'à 30 kts et nous sommes encore à 3 nautiques de l'arrivée. Je pressens que pour entrer dans le port, l'histoire pourra être compliquée, mais j'espère surtout que le franchissement de la jetée ne va pas être acrobatique si une mer difficile est levée latéralement par ce vent.

Sous le cap Mondego
La nuit commence à tomber, le contournement du feu rouge d'entrée se fait plutôt facilement qu'anticipé car le vent est déjà retombé à 20-25 kts. A l'entrée de la jetée du rio Mondego, un alignement de deux feux rouges est à prendre jusqu'à une bouée rouge, puis il faut suivre ensuite une rive faite de grosses pierres qui nous mène à l'entrée du port dont les deux jetées ne sont pas franches. Il convient de bien les arrondir car des têtes de rochers dépassent à peine couvertes...

Dans le port l'effet du vent est très bien contenu et la manœuvre de prise de poste s'effectue sans difficulté. Stop moteur à 21h30. L'accueil est remarquable, le préposé parle un français excellent et se déplace pour apporter la clef du ponton et des douches. Nous sommes vernis.


Samedi 12 août : de Figueira da Foz à Peniche

Sortie de Figueira da Foz
Vous vouliez du monotone, vous voilà servi... reprenez les mêmes ingrédients que la veille sans les feux et en minimisant les dauphins et vous arrivez à Peniche. Un peu de voile, un peu de moteur... la journée est fondamentalement longue privée d'éole. En revanche, l'arrivée sur la pointe sur laquelle est bâtie Peniche est très impressionnante.

Nous avions initialement pensé faire une halte à Nazaré pour aller découvrir Fatima mais un mail reçu hier soir du gestionnaire de la marina du Parque das Naçoes me pousse à faire route au plus vite car à ce stade, il semble remettre en cause le stockage à sec que nous avions convenu cet hiver.

Arrivée à Peniche
Ce soir à la tombée de la nuit, nous sommes à Peniche. Le port est vaste à l'exception de la partie plaisance. Nous arrivons après un autre ketch pour nous mettre à couple d'un Super-Maramu qui remonte de Tunisie se faire un petit lifting à La Rochelle et s'en va demain. Nous sommes trois voiliers à couple. Puisque nous serons obligés de nous lever demain matin tôt pour le laisser partir, autant faire de même. Nous décidons donc d'appareiller vers Lisbonne même si la météo n'est franchement pas extraordinaire et qu'il y aura beaucoup de vent de cale. Mais nous profiterons de toutes les opportunités pour stopper cet horrible moteur. L'horaire de départ est fixé à 6h30 pour nous trouver en phase avec la marée pour remonter le Tage jusqu'à la marina qui se situe bien au-delà du pont du 25 avril.




Dimanche 13 août : de Peniche à Lisbonne

Dans les pilotes côtiers et les guides de croisière, il est dit qu'en été, il n'est pas rare qu'il y ait de la brume du levé du jour jusque vers midi dans cette région. C'est juste !!! Au réveil à 6h00, le voilier est couvert d'humidité et la visibilité dans le port assez faible. Les voix sont absorbées par la ouate.
Récupération de la ligne électrique sur le quai en passant dans un sens puis dans l'autre sur les deux voiliers qui nous en sépare et... en essayant d'être le plus discret possible. Notre voisin devait nous réveiller vers 6h20, nous sommes prêts à partir quand il vient frapper à la porte. Nuit + brouillard... donc AIS et radar en route. Les feux de navigations sont allumés, le moteur est chaud, nous pouvons y aller.

Philippine et moi observons avec vigilance sur les 50 m de visibilité qu'il y a pour éviter de se prendre l'hélice dans les filets qui sont ce matin très nombreux à la sortie de Peniche. Au radar, j'ai un bon écho derrière Syrakko qui ne tarde pas à passer à notre hauteur. Il s'agit d'un chalutier qui part sur ses lignes. je remarque à cette occasion que certains filets possèdent des bouées qui réfléchissent un écho et facilitent notre progression. Nous sortons de cette purée de poix vers 10h15 après presque 4 heures de ce régime. Mais de vent, toujours pas.

Pont du 25 Avril
Praça do Comércio
Il faut attendre 13h00 pour stopper le moteur, nous sommes à doubler le cap de Roca, presque à rentrer dans l'estuaire du Tage. Une fois entrés, le vent qui avait bien forcit au passage de Roca puis de Raso s'évanouit. Pourtant j'avais bien élargi le contournement des caps pour ne pas être déventé. Il est cependant un moment où le combat des masses d'air ce produit contre le voilier... c'est donc au moteur que nous remontons les premiers miles du fleuve, laissant sur bâbord Cascais puis le fort  de la pointe du Lage et... le vent revient un peu pour nous faire passer sous le pont du 25 avril et rejoindre la marina.A 18h00, nous sommes à poste. Il est temps car le moteur et sa transmission ont besoin d'un petit traitement. Ils couinent ce soir... 

Nous sommes arrivés au bout du périple 2017. Le moment est venu maintenant d'hiverner Syrakko. Depuis le 25 mai, date à laquelle nous avons quitté Tancarville, nous avons effectué 1450 nm. Je n'ai pas encore fait les autres bilans, ils arriveront très bientôt.




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