2024 07 08 : Rencontre avec Syrrako

 

Dimanche 28 juillet 2024, de retour à Almerimar : Surprise !

 

Normalement il n'y avait aucune raison que je reprenne la plume sur le blog de Syrakko, ayant "lâché" le voilier à Almerimar en 2020. Nous avions mis en vente le voilier via un courtier hollandais sur l'avant-port. 

 

Je passerai sur la première occasion de vente auprès d'un vrai original dont nous avons fait connaissance au salon nautique à Paris. Pas Tryphon Tournesol mais bien perché ! Très intéressé, il souhaitait acquérir ce voilier dans une démarche verte : faire le tour du monde sans moteur en générant l'électricité du bord par des voiles "panneaux solaires" avec un ketch facile à manoeuvrer. Une fois propriétaire, il allait le gréer avec ces nouvelles voiles pour expérimenter cette nouvelle technologie si prométeuse des panneaux solaires intégrés dans la voile. Le challenge avait du sens. Il est donc venu à Almerimar, mais cette fois-ci accompagnée par sa femme. Une sorte de limitateur d'enthousiasme... En fin de visite, contstatant que la bannette arrière n'était pas très large, Madame a convaincu son homme de passer son chemin.

 

Ensuite, pas très longtemps après, un couple de Français s'est présenté. Le type même de personnes estimant que le monde leur doit tout, à la fois pas très agréables et quelque peu irréalistes. Pour les accueillir, nous avons modifié notre séjour en Andalousie en écourtant notamment un magnifique séjour à Grenade.

Le jour J, nos "amis" se sont défaussés nous informant qu'en chemin et en raison de la panne de leur camping car, ils annulaient leur visite. Nous avons donc pris nos billets d'avion pour rentrer à Paris, à une demi-journée près, nous aurions pu les recevoir mais temps pis. 

Puis ils nous ont rappelé pour nous dire que finalement ils viendraient l'après-midi suivante. Nous leur avons répondu que nous serions partis le matin même et qu'il faudrait passer par l'intermédiaire du courtier... "Ah non ! On ne veut pas passer par un brocker !" Et bien tant pis, il fallait arriver dans les temps... 

Une nouvelles fois l'affaire a été annulée, puis finalement ils sont venus car j'avais fait une concession sur le prix final. Mais tout est resté compliqué que ce soit avec nous ou avec le courtier qui me semblait pourtant être assez souple... Jusqu'à ce qu'un jour je reçoive un SMS des acheteurs expliquant qu'ils allaient porter plainte s'étant fait virer de chez notre brocker. Ils voulaient que j'intervienne et que je témoigne...

Un véritable roman auquel nous avons mis fin.

 

Pour couronner les affaires le COVID est arrivé, asséchant les transactions, mais le courtier a continué son travail et un jour vers la mi-année 2020, celui-ci nous a fait une proposition qualifiée de sérieuse : une personne souhaitait acquérir le voilier pour naviguer dans un premier temps en Espagne avant ensuite de partir pour la Croatie. 

Les affaires se sont faites : le voilier a été vendu, quinze jours plus tard, il état à l'eau en direction de Mar Menor. Cependant, quelques semaines plus tard, Syrakko a été saisi par les autorités maritimes espagnoles entre l'Espagne et le Maroc, puis conduit au port d'Almeria où il semble avoir séjourné  une petite année à Almeria avant semble-t-il d'être mis en vente. 

Des Italiens l'ont racheté mais le voilier avait été vandalisé soit par le propriétaire, soit à quai à Almeria. Les nouveaux propriétaires avaient trouvé dans la table à carte mes coordonnées et nous avons pu échanger sur la différence entre la réalité et ce qui était décrit dans le "carnet de propriétaire" : le circuit 24V avait été supprimé, le génois avait disparu, le nouveau Spi aussi, une partie de l'électronique enlevée... Puis les contacts avec eux se sont stoppés.

 

En arrivant le 28 juillet avec Sea You et prenant un poste dans le port de plaisance pour désarmer Sea You avant hivernage, face à nous se trouvait  une coque rouge qui me rappelait de bon souvenir. Je n'ai pas résisté pour aller voir et monter à bord, c'était Syrakko, désormais IKIGAI battant pavillon polonais. Le pont est entretenu et est en bon état, la coque mérite quant à elle un petit coup de peinture et l'hydrovanne a disparu. Quel investissement pour rien !!!

 

Voici donc l'histoire qui m'a permis, queleques années plus tard d'écrire la dernière page du blog qui ne sera jamais lue d'un voilier que j'ai beaucoup aimé.