2017 07 23 - D'Audierne à Crouesty

De retour à Audierne

Les vacances ont cette fois-ci bien commencé. Syrakko est réinvesti dès le jeudi soir, le temps de jeter le sac à bord. René et Agnès Savin (voir post précédent) sont venus me chercher à la gare de Quimper. Leur hospitalité, leur gentillesse et la disponibilité peuvent être qualifiées de "très au-dessus" de la légende. Même le chat a fini par décider de m'accepter. Entre les pots et les repas, le temps restant pour mettre en ordre le voilier est compté... Et il y a faire : résoudre un ou deux problèmes d'électronique, faire la vidange du moteur, retendre la courroie de l'alternateur. 

Finalement, samedi soir, le programme est bouclé et la météo s'annonce plus clémente pour dimanche. La dernière soirée débute par un petit pôt sur Syrakko (encore ?) avec René et Agnès ainsi que Eric et Ségolène et leurs enfants, lesquels passant leurs vacances à Léchiagat. Le dîner à la crêperie An Teuzar couronne l'ensemble ! Excellente table.

Dimanche 23 juillet - D'Audierne au Crouesty

La consultation de la météo et des marées incline à partir dès potron-minet, un peu après la pleine mer d'Audierne pour bénéficier du jusant jusqu'à Penmarc'h. René est venu pour m'aider à larguer les amarres. J'en suis très touché... d'autant que les croissants et le pain qu'il a apporté me réconcilie avec la bouteille de gaz qui vient de lâcher... Pas de café ce matin, il faudra attendre d'être en mer pour faire la bascule avec la seconde. Mon humeur restera désagréable jusqu'au moment de la délivrance que procurera ce bon bouillon chaud.

A 7h00, Audierne est un havre de paix. Le Goyen est parfaitement calme, pas une ride. Cependant, dès la criée passée, la vue se dégage sur la mer... j'avais presque oublié qu'il pouvait y avoir des vagues... Elles sont très modérées ce jours ! 

Passage du Raoulic puis la mer s'ouvre. Le vent est d'ouest, quinze nœuds. Le temps de rentrer pare-battages et aussières, Syrakko arbore sa livrée blanche et salue cette décision heureuse : nous filons au près aux alentours de 8 kts en direction de Penmarc'h. Peut-être est-ce l'heure matinale, peut-être est-ce dû au grain qui est entrain de s'abattre sur nous, en tout cas, il n'y a pas grand monde en mer. Je croise un chalutier et un catamaran entre Audierne et le phare d'Eckmuhl. Le cata remonte au vent en"piolant" dans la houle d'ouest, Syrakko passe confortablement la vague. Nous sommes dans le bon sens, mais quel bon bateau !

Penmarc'h

A terre, René observe l'avancée de l'équipée et m'envoie de temps en temps notre position rapportée par MarineTraffic... le passage de Penmarc'h se fait sans difficulté, la mer a un peu changé à l'abord du cap, mais le vent, la mer et le jusant sont dans la même direction. Enfin le vent... en passant l’alignement de l'ancien phare avec le nouveau... la pétole s'installe et la visi tombe... vent de cale ? oui ? non ?... Nous devions avoir de l'ouest, le mince mouvement de l'air est maintenant nord-est. A ne rien y comprendre. Le génois est rentré mais la grand-voile et l'artimon sont maintenus. Le vent revient un peu, la pluie s'est maintenant bien installée, je me réfugie à l'intérieur, radar et AIS en marche. 

Les Glénan

Cinq heures plus tard, après le passage de la cardinale de la Jument du Glénan, le vent est de nouveau ouest, redéploiement du génois, arrêt du moteur on se retrouve de nouveau à des vitesses acceptables. La visi, quant à elle, n'en profite pas pour s'améliorer, elle ne dépasse guère 5 nautiques quand elle est bien orientée. Réjouissons-nous de ce ce qui peut faire plaisir : Je suis dans les temps ! On devrait arriver pour 21 ou 22h00.

Parfois, j'aperçois un petit bout de côte dan la grisaille ambiante... Groix vaguement, le phare de Birvideaux, Belle-Ile... Le moment approche de recalculer la position et l'itinéraire de rentrée dans la baie de Quiberon. Le pilote côtier me conseille de ne pas me rapprocher trop du phare de la Teignouse si le vent d'ouest est fort avec le jusant. Le vent est modéré, je suis tout seul, pas de prise de risque inutile. La décision sera de faire route par la passe la plus dégagée. C'est simple, Syrakko l'embouque à 7,5 kts et pendant ce temps... devinez... René continue son mentoring... il a noté le changement de route sous Groix que j'avais fait pour sortir du vent arrière rouleur et reprendre par la suite un grand largue plus confortable et plus rapide.

Le phare blanc de la Teignouse est laissé par le travers bâbord, cap sur l'entrée du port du Crouesty que je ne distingue quasiment pas, d'abord parce que son entrée se dissimule derrière le relief du Petit Mont et qu'ensuite un nouveau grain masque la côte.

Le voilier avance encore assez vite. Il faut cependant commencer à prendre les dispositions pour arriver. En solitaire, tout est d'anticipation... S'annoncer à la radio, demander la description de l'emplacement pour disposer aussières et pare-battages en fonction. Ferler les voiles et nous y voilà ! Quelle belle journée !

La météo n'étant pas particulièrement favorable, je décide d'attendre au Crouesty avant d'aller récupérer Arnaud à Pornichet avant de prendre le cap vers Gijon. Je connaissais bien Le Crouesty, mais seulement depuis les quais que j'arpente régulièrement lorsque nous venons nous promener ici depuis Saint-Gildas. J'ai découvert toute l'économie qui existe là ! notamment le ballet de l'annexe du port qui permet d'aller faire les courses sans avoir à contourner tous les bassins ! L'avitaillement est complété en prenant bien soin de prendre des produits locaux que nous ne trouverons plus en Espagne ! 😋.

Le guidon du YCF flotte au vent !